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Comment ouvrir un cabinet dentaire en 2024 ?

5 min. de lecture
Mis à jour le 04 Mars 2024
un cabinet de chirurgie dentaire
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En résumé

Pour ouvrir un cabinet dentaire, vous devez :

  • posséder un diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire et être inscrit à l'Ordre des médecins ;

  • selon votre projet (cabinet libéral, centre de soins dentaires, etc.), vous devrez mener une étude de marché (diagnostic territorial), un business plan, et éventuellement un projet santé ;

  • procéder aux démarches de création d'entreprise et ouvrir un compte professionnel.

Qui peut ouvrir un cabinet dentaire ?

🦷 Pour ouvrir votre propre cabinet dentaire, vous devez être titulaire d'un diplôme d’État en chirurgie dentaire.

Vous devez également attester de l’inscription à l’Ordre des chirurgiens-dentistes de votre région. Cette démarche est obligatoire pour l'obtention du numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels intervenant dans le système de Santé), indispensable pour demander votre Carte de Professionnel de Santé (CPS) à l’Agence du Numérique en Santé.

Étape 1 : Valider la viabilité de son projet d'ouverture d'un cabinet dentaire

La loi encadre strictement la création des centres de soins, y compris les centres dentaires. Désormais, toute ouverture dépend de l'Agence régionale de santé (ARS) qui doit donner son autorisation.

Pour obtenir cet agrément, il faut constituer un dossier comprenant notamment :

  • un diagnostic de territoire ;

  • un business plan ;

  • un projet de santé incluant le règlement de fonctionnement de l'établissement.

👉 Ouvrir un cabinet dentaire libéral en solo ne nécessite pas de projet de santé (seuls les centres sont concernés). Vous devrez tout de même réaliser une étude de marché et un business plan pour mettre toutes les chances de votre côté, sous peine de vous installer dans une zone trop compétitive.

L'étude de marché pour déterminer son territoire d'implantation

Dans le cadre de l'ouverture d'un centre de soins, on parle de diagnostic de territoire. 🔎 Comme pour l'étude de marché, l'objectif est de s'assurer de la bonne répartition des praticiens sur le territoire. Le futur établissement dentaire doit effectivement répondre aux enjeux spécifiques à la zone visée (problématiques d'accès aux soins, de vieillissement de la population, désert médical, etc.).

1️⃣ Cet état des lieux permettra de définir la zone géographique dans laquelle implanter le futur cabinet dentaire. Pour cela, il faut recueillir des données quantitatives et qualitatives sur :

  • la densité de la population ;

  • les attentes et les besoins des habitants ;

  • la fréquence moyenne des consultations dentaires ;

  • l'existence et le nombre d'offres de soins dentaires ;

  • les concurrents (orthodontistes, chirurgiens dentistes, cliniques dentaires, centres de soins, etc.).

Bon à savoir

L'outil CartoSanté pour les chirurgiens-dentistes permet de consulter la cartographie de la consommation, de l'offre, de l'activité et de l'accès aux soins libéraux dans le secteur de la santé dentaire.

2️⃣ Il faudra ensuite examiner les données collectées pour identifier les avantages, les forces et les opportunités potentiels sur le territoire, tout en prenant en compte les fragilités, les faiblesses ainsi que les risques et menaces.

Les conclusions tirées de ce diagnostic permettront d'élaborer une offre appropriée et de définir une stratégie d'action complète (objectifs, moyens et ressources à mobiliser, etc.).

Bon à savoir

Au 1ᵉʳ janvier 2023, la profession comptait 45 200 chirurgiens-dentistes en activité, soit une hausse de 200 praticiens par rapport à 2022.

Le business plan du chirurgien-dentiste

Avant d'envoyer votre dossier à l'ARS, vous devrez déposer votre dossier de financement aux organismes bancaires. Le business plan vous permettra de séduire les banques et de trouver les financements nécessaires.

📂 Il se compose des éléments suivants :

  1. Présentation du ou des chirurgiens-dentistes (expérience, qualifications et spécialité).

  2. Résultats de l'étude de marché faite en amont.

  3. Modèle économique envisagé (services alloués, partenaires, moyens et ressources clés, etc.).

  4. Forme juridique adaptée à l'activité.

  5. Projections financières avec le plan de financement, le compte de résultat prévisionnel, le chiffre d'affaires prévisionnel, etc.

Le projet santé et le règlement de fonctionnement

Cette étape concerne l'ouverture d'un centre de soins. Sans projet santé, votre projet ne verra pas le jour. Ce document reprend les données du diagnostic territorial (en insistant sur les besoins de la population), l'activité du centre et l'organisation et la coordination des soins.

Vous devrez également rédiger le règlement de fonctionnement du futur centre et transmettre un engagement de conformité.

👉 Le projet santé doit être approuvé par l'ARS et fait office de déclaration d'ouverture. Après sa validation, votre établissement recevra un numéro d'immatriculation au répertoire FINESS (Fichier National des Établissements Sanitaires et Sociaux) qui sera associé aux numéros SIREN et SIRET.

Attention

Avant l'envoi de votre projet santé à l'ARS, vous devrez :

  • valider votre local et votre projet de bail ;

  • procéder à la création de votre entreprise (les statuts et justificatifs seront à joindre au dossier).

Étape 2 : Choisir le statut juridique de son cabinet dentaire

🧑‍ Pour un cabinet dentaire, les chirurgiens-dentistes libéraux se tournent généralement vers la Société Civile Professionnelle (SCP) et la Société d’Exercice Libéral (SEL). La Société Civile de Moyens (SCM) est aussi une forme juridique destinée aux professions libérales. Elle permet à plusieurs professionnels libéraux de partager leurs moyens (locaux, matériel, etc.) afin d'économiser.

Pour un centre de soins à plusieurs associés, il est possible de se structurer en :

  • Société d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) ;

  • Société d'exercice libéral par actions simplifiée (SELAS) ;

  • Société civile professionnelle (SCP) ;

  • voire même en association de loi 1901.

Statut juridique

Avantages

Inconvénients

Société d’Exercice Libéral (SEL)

  • Statut de salarié
  • Responsabilité limitée à l’apport en capital
  • Patrimoine personnel protégé
  • Formalités de création plus complexes
  • Obligations comptables plus lourdes qu’en SCP

Société Civile Professionnelle (SCP)

  • Mise en commun des moyens et des recettes
  • Aucun capital minimum
  • Gestion conjointe des aspects financiers
  • Responsabilité solidaire

Société Civile de Moyens (SCM)

  • Mise en commun du matériel et des locaux
  • Réduction des dépenses d’installation et d’exploitation
  • Démarches administratives poussées
  • Prise de décision et responsabilités collectives

Bon à savoir

Si votre projet prend la forme d'une Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), le statut de la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA) a été créé pour permettre la mise en commun de moyens. L'objectif étant de permettre à des professionnels de santé relevant du Code de la santé publique associés d'exercer en commun. Dans une telle structure, les praticiens exercent en libéraux.

Étape 3 : Les formalités administratives pour créer son cabinet dentaire

Pour installer votre cabinet dentaire, vous devez procéder aux formalités juridiques et administratives de création d'une entreprise :

  • Rédiger les statuts juridiques de votre société (vous-même ou avec un avocat) ;

  • Ouvrir un compte professionnel en ligne chez Propulse by CA ;

  • Déposer le capital social sur votre compte pro en ligne ;

  • Publier un avis de constitution au JAL ;

  • Mettre en place votre dossier pour immatriculer l'entreprise (via le Guichet Unique).

Étape 4 : Financer l'ouverture de son cabinet dentaire

Le budget à prévoir

Tout dépendra de votre situation géographique et de l’investissement en mobilier et en équipement.

Pour un cabinet dentaire, le coût d’installation s’élève, en moyenne, à 150 000 à 200 000 €. Ce prix couvre :

  • les frais d’installation ;

  • le financement au matériel médical et dentaire ;

  • les frais de travaux, de mise aux normes, d’agencement, de mobilier, de décoration.

Pensez également aux éventuels coûts liés aux droits d’enregistrement ou aux frais d’architecte.

Les solutions de financement

Pour financer votre projet, l'apport personnel ainsi qu'un emprunt bancaire sont les solutions les plus courantes.

👉 L'État prévoit une aide à l’installation au moyen des contrats d’engagement de service public (CESP) à destination des étudiants en odontologie qui s’engagent à exercer leurs futures fonctions dans des lieux où l’offre de soins est insuffisante.

Diverses aides financières existent pour soutenir l’ouverture de cabinets dentaires libéraux en zone sous-dense :

  • Les aides de l’Assurance Maladie pour un cabinet dentaire installé dans une zone "très sous dotée".

  • Les aides fiscales et sociales nationales pour un cabinet situé dans les zones de revitalisation rurale (ZRR).

  • Les aides dans les zones franches urbaines-territoires entrepreneur (ZFU-TE) ou aux aides dans les zones d’aide à finalité régionale (AFR).

Bon à savoir

  • Les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles sont éligibles à l'Accord Conventionnelle Interprofessionnel (ACI) qui permet de financer le fonctionnement de la structure et la mise en œuvre de ses missions.

  • Les centres de santé peuvent se tourner vers l'ARS qui met à disposition des subventions (à voir selon la région d'exercice).

  • Si le centre de santé est pluridisciplinaire ou si l'exercice est coordonné, un plus grand nombre d'aides existent. N'hésitez pas à vous renseigner.

Il existe des formules sur-mesure de report qui permettent d’obtenir le matériel indispensable à l'activité en décalant leur paiement de plusieurs mois. De la même manière, le crédit-bail longue durée offre la possibilité de bénéficier d’une location avec option d’achat.

Pour finir, les chirurgiens-dentistes conventionnés peuvent avoir droit à :

  • un forfait de modernisation et d’informatisation du cabinet ;

  • des dispositifs d'incitation à l’installation et au maintien dans les zones "très sous-dotées" ;

  • la participation de l’assurance maladie au financement de la complémentaire vieillesse et à l’assurance maladie maternité décès.

Étape 5 : Les assurances obligatoires pour un cabinet dentaire

Votre activité nécessite la souscription à une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) pour vous couvrir en cas de dommages occasionnés lors de votre exercice professionnel.

😷 Vous devrez également procéder à l’affiliation au régime d’assurance maladie des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés et à la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) de votre lieu d'implantation.

Enfin, vous serez tenu d'adhérer à une caisse de retraite, par exemple, à la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) pour les médecins libéraux.

Étape 6 : Fixer ses tarifs de consultation

💰 Les tarifs de remboursement des consultations, ainsi que les forfaits et la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP), sont fixés par la convention médicale signée entre les syndicats médicaux et l'Assurance Maladie. Vous devez prendre ces éléments en compte pour fixer vos tarifs.

Exemple

  • Les chirurgiens-dentistes et les spécialistes en traitement orthopédie dento-faciale (ODF) de secteur 1 doivent respecter les tarifs de la Sécurité sociale, c'est-à-dire 23 € la consultation.

  • Un médecin stomatologiste de secteur 1 doit appliquer le tarif de 31,50 €.

  • Un praticien stomatologiste exerçant en secteur 2 peut pratiquer des honoraires libres.

Étape 7 : Trouver un local et ouvrir son cabinet dentaire

Trouver un local

Votre projet peut prendre plusieurs formes : cabinet individuel ou de groupe, centre dentaire, achat ou location, dans le neuf ou dans l’ancien, déjà prévu pour un usage médical ou non, etc.

📍 Dans tous les cas, le type de local choisi devra correspondre à votre activité et à votre budget, mais aussi prendre en compte :

  • l'accessibilité du lieu et son aspect stratégique ;

  • la proximité avec les professionnels de santé ;

  • la disponibilité et l'état des équipements spécifiques à l'activité ;

  • les besoins de la population en matière de soins dentaires.

Assurez-vous que votre établissement réponde aux contraintes légales liées à un lieu accueillant du public et à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Acheter le matériel nécessaire

Équipement

Prix indicatif

Matériel de base : fauteuil dentaire, instruments, luminaires, etc.

30 000 €

Matériel de radiographie dentaire

20 000 € à 30 000 €

Autoclave pour stériliser les instruments

4 000 €

Logiciel médical labellisé e-santé

entre 400 € et 700 € par an et par médecin

Instruments dentaires (pinces, fraises, spatules, etc.)

10 000 € à 70 000€

Matériel d’hygiène (blouses, gants, masques, etc.)

200 € à 500 €

Recruter si nécessaire

Selon votre projet, vous devrez peut-être constituer une équipe. Pour cela, tournez-vous vers des chasseurs de têtes, la publication d’annonces, les universités, ou encore les réseaux de professionnels de santé.

En fonction de la taille de l'établissement, n’oubliez pas l’équipe administrative : secrétariat, logistique, support RH et gestion des plannings, coordination médicale, gestion du tiers payant, etc..

En libéral, une secrétaire médicale qui rejoint une structure d'exercice coordonnée (MSP, cabinet de groupe, centre dentaire, etc.) peut éviter les contraintes liées à l'exercice en solitaire.

Comment faire connaître son cabinet dentaire ?

Pour vous rendre visible auprès de la patientèle, vous pouvez :

  • Établir votre présence en ligne avec une fiche Google My Business et un site web avec prise de rendez-vous directement en ligne.

  • Diversifier les services proposés.

  • Figurer sur les agendas en ligne comme Doctolib, etc.

  • Adhérer à la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) locale.

Article mis en ligne le 04 Mars 2024