Compte Pro

Vie d'entrepreneur

Blog

Comment ouvrir une épicerie en 2024 ?

5 min. de lecture
Mis à jour le 22 Février 2024
épicerie
Accueil Idées business

Les épiceries ont su garder la tête hors de l’eau après la crise sanitaire. Ce commerce de proximité reste en effet indétrônable dans le cœur des Français. Si vous avez pour projet d’ouvrir une épicerie, nous vous détaillons les étapes à suivre pas à pas.

Étape 1 : définir son projet d’épicerie

Ouvrir une épicerie, c’est une bonne idée mais c’est plutôt vaste ! L’une des premières étapes est donc de préciser votre idée. Par exemple, votre épicerie pourra être :

  • Une épicerie généraliste ;

  • Une épicerie rurale et multiservice ;

  • Une épicerie fine ;

  • Une épicerie thématique (thé, vin, fromage, chocolat…) ;

  • Une épicerie avec des produits biologiques ;

  • Une épicerie collaborative ;

  • Une épicerie 100 % en vrac…

L’autre question importante à se poser dès le début est le choix entre la franchise et l’indépendance.

Environ la moitié des épiceries choisissent l’option de la franchise. C’est un gage de sécurité et d’un démarrage plus facile pour votre business. Mais attention, n’oubliez pas que vous devrez aussi payer une redevance d’exploitation et des droits d’entrée dans la franchise.

Étape 2 : se renseigner sur son marché

Depuis quelques années, les épiceries se portent bien : en 10 ans, on observe une hausse de 76 % des supérettes selon la DGCCRF. Malgré cette augmentation, le chiffre d’affaires des petites surfaces d’alimentation générale est toujours impressionnant. Il s’élève à environ 14,3 milliards d’euros en 2018 (source INSEE).

Le secteur est marqué par de fortes mutations :

  • L’explosion du e-commerce alimentaire (Drive, Click and Collect…) ;

  • La digitalisation des commerces alimentaires ;

  • L’attrait pour les commerces alimentaires de proximité (hausse des ménages non véhiculés, vieillissement de la population…) ;

  • L’apparition de nouveaux modes de consommation (vrac, produits biologiques, producteur à consommateur…) ;

  • L’attirance du consommateur pour des produits de qualité et pour la gastronomie en général.

Le marché des petites surfaces alimentaires est organisé autour de 2 acteurs principaux :

  • Les épiceries indépendantes : elles font généralement appel à 4 ou 5 sociétés d’approvisionnement avec lesquelles elles traitent directement ;

  • Les réseaux sous enseigne : ils sont de plus en plus nombreux et bénéficient du réseau d’approvisionnement de la tête de réseau (Carrefour, Casino…). Ainsi, ils profitent de la notoriété de l’enseigne, de son savoir-faire et de sa puissance d’achat.

Si la concurrence est rude entre épiceries, elle l’est aussi avec les autres acteurs du marché (supermarchés, hypermarchés, hard discount). Pour vous différencier, vous devrez travailler votre positionnement.

L’étude de marché vous permettra d’affiner le profil de votre client idéal. Ce dernier dépend de votre concept : cadres avec un budget alimentaire important pour une épicerie fine, personnes avec une sensibilité écologique pour une épicerie en vrac, etc. Enquêtez avec soin sur votre cible pour être sûr de répondre à ses besoins (sondages Facebook, questionnaires, etc.).

Étape 3 : préciser votre activité

Une fois que vous avez choisi votre concept d’épicerie, il faut aller encore plus loin pour imaginer à quoi ressemblera concrètement votre commerce. Vous devrez mettre l’accent sur ce qui vous différencie par rapport aux autres épiceries.

Pour une épicerie rurale, les clients apprécieront de pouvoir acheter des produits divers et variés dans votre épicerie (produits d’hygiène, alcool, tabac…). En ville, les habitants du quartier trouveront sans doute pratique que vous proposiez des horaires tardifs ou une ouverture le dimanche.

De façon générale, les clients sont également attentifs à tout ce qui peut faciliter leurs courses : possibilité de livraison, click and collect, etc. Un nouveau concept émerge aussi : la supérette 100 % digitale, sans passage à la caisse.

Si vous ouvrez une épicerie fine, votre élément différenciateur sera la qualité et l’originalité de vos produits (produits du terroir, artisanaux…). Choisissez-les avec soin !

Étape 4 : prévoir les investissements nécessaires pour ouvrir une épicerie

Ouvrir une épicerie exige de solides financements. Votre prévisionnel financier a pour rôle de faire le point sur vos besoins financiers. Il comprend :

  • Un plan de financement avec l’ensemble de vos investissements et les financements nécessaires ;

  • Un bilan prévisionnel montrant l’équilibre entre vos actifs et vos passifs ;

  • Un compte de résultat prévisionnel avec vos charges fixes et le chiffre d’affaires de votre épicerie ;

  • Un plan de trésorerie qui suit les entrées et les sorties d’argent mois par mois.

Prévoyez un budget conséquent pour votre local commercial. Même si vous ouvrez une petite épicerie, ce dernier ne doit pas être trop petit. Il doit pouvoir accueillir les clients, stocker vos marchandises mais aussi être un lieu agréable et bien situé pour faire venir la clientèle.

Dès le départ, assurez-vous d’avoir un apport suffisant pour financer les toutes premières dépenses de votre épicerie :

  • La constitution d’un stock initial de marchandises ;

  • L’achat de matériel (réfrigérateurs, caisse enregistreuse, tapis roulant, rayonnage…) ;

  • La campagne de communication pour l’ouverture de l’épicerie ;

  • Les frais de création de la société…

Étape 5 : choisir le meilleur statut juridique pour votre épicerie

Le choix d’un statut juridique est crucial car il entraîne de nombreuses conséquences dans la vie d’un entrepreneur.

Si vous êtes seul, optez pour :

  • L’entreprise individuelle : c’est une structure facile à mettre en place si vous débutez. Elle vous permet de bénéficier du régime fiscal et social du micro-entrepreneur. Mais ce régime peut vite s’avérer inadapté en raison des plafonds de chiffre d’affaires ;

  • Une société unipersonnelle : si vous souhaitez travailler avec un statut juridique plus protecteur, vous pouvez créer une forme de société. Les deux choix les plus fréquents sont l’EURL et la SASU. L’EURL fonctionne comme une SARL et la SASU comme une SAS.

Si vous êtes au moins deux associés, choisissez entre :

  • La SARL (société à responsabilité limitée) : c’est une structure assez répandue pour les petits commerces alimentaires. Elle offre un fonctionnement sécurisé pour gérer votre épicerie ;

  • La SAS (société par actions simplifiée) : la SAS confère une grande souplesse dans la rédaction des statuts par rapport à la SARL. Elle est adaptée aux projets d’envergure (recrutement de nombreux salariés, etc.). En revanche, les charges sociales sont importantes.

Étape 6 : rédiger le business plan de son épicerie

Pour ouvrir votre épicerie, vous devez absolument vous doter d’un business plan. Ce document permet de convaincre votre banquier mais aussi vos partenaires commerciaux de la crédibilité de votre projet.

La première partie du business plan comporte :

  • La présentation de votre projet et de votre équipe ;

  • Les analyses de l’étude de marché ;

  • Le détail de votre stratégie commerciale et de votre positionnement ;

  • La justification du choix de votre structure juridique.

La deuxième partie du business plan est la partie financière : ici, ce sont les chiffres qui parlent ! On y trouve le compte de résultat prévisionnel, le budget de trésorerie prévisionnel, etc.

N’hésitez pas à vous faire accompagner par nos experts pour la rédaction de votre business plan.

Étape 7 : connaître la réglementation pour ouvrir une épicerie

Ouvrir un commerce alimentaire vous oblige à respecter de très nombreuses règles.

Parmi les impératifs à connaître, on trouve :

  • Les normes d’hygiène alimentaire (chaîne du froid, traçabilité des produits, dates de péremption des aliments…) ;

  • Les normes d’accessibilité aux personnes handicapées ;

  • Les règles de sécurité propres aux ERP (établissements recevant du public) comme les normes d’incendie ;

  • L’obligation d’affichage des prix ;

  • L’obtention d’un permis d’exploitation pour vendre de l’alcool ;

  • Le suivi d’une formation obligatoire pour vendre du tabac ;

  • La conformité des instruments de pesage des aliments

Étape 8 : quelle formation pour ouvrir une épicerie ?

Bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin de diplôme spécifique pour ouvrir une épicerie !

Voici les compétences et qualités à maîtriser pour maximiser la réussite de votre projet :

  • Posséder une certaine fibre commerciale ;

  • Avoir le sens du contact ;

  • Savoir gérer ses stocks et être organisé ;

  • Faire preuve de rigueur dans la gestion de vos comptes ;

  • Connaître sur le bout des doigts la réglementation applicable à votre commerce.

Même si vous n’avez pas l’obligation de suivre une formation, vous pouvez en faire une pour bien vous préparer (notamment sur la question de la réglementation). Sachez qu’il existe de courtes formations dispensées dans les chambres du commerce et de l’industrie (CCI) ou auprès de la fédération des épiciers de France.

Étape 9 : se lancer

Ça y est, vous êtes prêt à vous lancer ? Voici les étapes à suivre dans l’ordre avant le jour J :

  • Rechercher des financements pour votre projet (prêt d’honneur, banque…) ;

  • Créer votre entreprise (déclaration de création de votre société ou de votre entreprise, immatriculation au registre du commerce et des sociétés…) ;

  • Trouver et aménager votre local ;

  • Prendre contact avec vos fournisseurs et producteurs ;

  • Recruter des salariés si nécessaire ;

  • Acquérir des stocks suffisants pour l’ouverture ;

  • Communiquer autour de votre lancement (flyers, promotion spéciale…).

Article mis en ligne le 22 Février 2024