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Étude de marché de l'épicerie : chiffres et éléments

2 min. de lecture
Mis à jour le 24 Novembre 2023
Étude de marché de l'épicerie
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COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Alors que les contraintes associées à la crise sanitaire avaient entraîné une modification des habitudes de consommation des ménages (boom de l’e-commerce alimentaire, baisse de la fréquentation dans les très grandes surfaces alimentaires au profit des magasins de proximité, plébiscite des circuits courts et du local), la consommation alimentaire subit un nouveau bouleversement en raison du choc inflationniste.

Sous l’effet des arbitrages des ménages, la consommation alimentaire accuse un recul inédit (-4,6% en 2022). Seul l’effet prix (les prix à la consommation des produits alimentaires ont augmenté de 6,8% en 2022) soutient la croissance du chiffre d’affaires en valeur du commerce de détail à prédominance alimentaire.

La baisse des volumes de vente s’accompagne d’une descente en gamme dans le choix des produits au profit des marques de distributeurs, des premiers prix et des offres promotionnelles. La guerre des prix à laquelle se livrent les acteurs de la distribution alimentaire favorise la volatilité des consommateurs dans le choix des enseignes au profit de celles proposant les meilleurs prix. Ce contexte rebat les cartes des distributeurs avec notamment un élargissement de la clientèle des discounteurs et des destockeurs alimentaires mais aussi l’émergence de nouveaux modèles comme le cash & carry à destination des particuliers (à l’image du lancement de l’enseigne Atacadão en France par Carrefour prévu début 2024).

Si les formats de proximité (épiceries, supérettes) parviennent à tirer leur épingle du jeu, c’est qu’ils sont majoritairement adossés aux grands groupes de la distribution alimentaire qui les ont placés au cœur de leurs stratégies de développement depuis de nombreuses années. Répondant aux aspirations sociétales en termes de praticité et de gain de temps (proximité, taille humaine, services associés, part croissante des ménages non véhiculée en zone urbaine, etc.), ces formats profitent également de la tendance au fractionnement des dépenses qui permet aux ménages de mieux maîtriser leur budget face à l’inflation et conduit à des achats ciblés plus réguliers.

Ancré dans les habitudes des consommateurs, le e-commerce alimentaire reste bien orienté. On assiste toutefois à une reconfiguration de ce circuit de distribution. En effet, malgré une expansion très rapide du quick commerce à la faveur des confinements pendant la crise sanitaire, la plupart de ses opérateurs ont aujourd’hui jeté l’éponge faute de rentabilité et sous l’effet d’un durcissement règlementaire (assimilation des dark stores à des entrepôts logistiques). La livraison de courses à domicile est aujourd’hui essentiellement l'apanage des principaux distributeurs alimentaires et les plateformes de livraison de repas qui ont noué des partenariats (Carrefour et Uber Eats, Intermarché et Deliveroo).

Tendances

En dépit d’un ralentissement attendu de l’inflation, les achats alimentaires continueront de pâtir des arbitrages budgétaires des ménages.

Alors que le facteur prix restera déterminant dans les choix de consommation (lieu d’achat et catégorie de produits), les pressions concurrentielles resteront extrêmement vives entre distributeurs et leurs marges seront sous fortes tensions.

La situation pourrait contribuer à accélérer le mouvement de consolidation du secteur de la grande distribution (opérations de fusions-acquisitions).

L'organisation du marché

  • Les réseaux sous enseigne : dominés par les grands groupes de la distribution alimentaire (Carrefour et Casino notamment qui exploitent plus des 2/3 des formats de proximité), ils réalisent plus de la moitié du chiffre d'affaires des petites surfaces alimentaires non spécialisées (52% en 2020 selon l'Insee). Ils permettent aux commerçants de bénéficier de la notoriété de l'enseigne, de son savoir-faire et de sa puissance d'achat. 54% des petites surfaces alimentaires non spécialisées sont gérées par des indépendants, la franchise et la location-gérance étant très représentées.

  • Les indépendants non rattachés à une enseigne : ils font généralement appel à quatre ou cinq sociétés d'approvisionnement avec lesquelles ils traitent directement.

Bon à savoir

On compte 31 183 entreprises dans le secteur du commerce d'alimentation générale en 2020¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 7,625 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2022 248,9
2021 215,8
2020 193,6
2019 166,1
2018 142,6
2017 123,1
2016 109,3
2015 100,0

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Commerce d'alimentation générale.

(2) Source : Insee, Esane, Commerce d'alimentation générale.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Commerce d'alimentation générale.

Article mis en ligne le 24 Novembre 2023