L'activité de la librairie

L'installation

Les créations sont rares en raison des difficultés à trouver des pas-de-porte bien situés avec un loyer abordable. Concernant la reprise, on observe une diminution de la valeur moyenne des fonds de commerce.

Les investissements

Le montant des aménagements est très variable en fonction de la taille de la librairie. Le professionnel peut bénéficier d'aides :

• Garantie financière de l'IFCIC : le taux de garantie représente 50% à 70% du montant du crédit d'un montant maximum de 300 000 euros (1 500 000 euros dans le cadre d'opérations de transmission d'entreprises). Cette garantie vise l'acquisition de fonds de commerce, le rachat de titres d’une société d’exploitation d’une librairie, les opérations d'extension et de rénovation, la constitution de stocks, le renforcement de fonds de roulement, le financement des besoins de trésorerie, etc.

• Prêt de l'IFCIC : en complément de la garantie bancaire, l’IFCIC propose des prêts remboursables à court ou moyen terme (minimum 12 mois).

• Aide à l'investissement aux librairies françaises accordée par le Centre National du Livre : cette aide a pour objet d’accompagner la création, l’extension, le déménagement, le développement, la pérennisation, la modernisation, la reprise et la transmission de librairies (constitution ou développement d’un stock d’ouvrages, réalisation de travaux, acquisition de mobilier ou de matériel, acquisition d’un droit au bail ou d’un fonds de commerce). Cette aide peut être accordée sous la forme d’un prêt (8 000 euros à 300 000 euros) et/ou sous la forme d’une subvention (4 000 à 100 000 euros).

• Aide pour la mise en valeur des fonds et de la création éditoriale accordée par le Centre National du Livre : cette aide, dont le montant varie de 3 000 euros à 8 000 euros, a pour objet de récompenser les librairies labellisées LIR (Librairie indépendante de référence) ou LR (Librairie de référence) qui donnent accès au public à un assortiment de livres neufs diversifié et de qualité dans lieu attractif, en lui proposant un accueil et un service professionnalisés.

• Les aides de l'association pour le développement de la librairie de création (Adelc) : ces aides se font majoritairement sous forme d’entrée dans le capital (à hauteur de 5 % minimum) et d’apports en compte courant faisant l’objet d’un accord de remboursement à taux zéro s’étalant sur des périodes de 5 à 8 ans.

Certaines régions proposent également des aides destinées aux libraires (informatisation, élargissement des fonds, modernisation, etc.). Ces aides sont recensées par la fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill).

Enfin, la loi du 30 décembre 2021 visant à conforter l'économie du livre et à renforcer l'équité et la confiance entre ses acteurs a instauré un dispositif permettant aux communes et aux intercommunalités d’attribuer des subventions aux librairies indépendantes.

La gestion

Le suivi au quotidien

Le professionnel suit l'évolution de ses ventes par rayon. De la rigueur dans la gestion de ses stocks dépend la rentabilité de la librairie. Il faut à la fois être attentif aux goûts de sa clientèle et savoir la conseiller, constituer ou renouveler son stock, ne pas être en rupture sur les titres les plus demandés. Le professionnel suivra également la rentabilité des contrats passés, en général annuellement, avec les éditeurs : achats en compte ferme (à l'initiative du libraire et sans possibilités de retour des invendus) et système de l’office ou service des nouveautés (qui prévoit taux de remise et possibilités de retour dans le cadre de nouveautés imposées par l’éditeur). Plus les retours seront faibles, plus le libraire obtiendra une remise importante.

Les recettes de l'activité

Le prix du livre est fixé par l'éditeur. Le libraire négocie soit directement auprès de lui, soit par l'intermédiaire de son fournisseur les taux de remise. Elle est généralement comprise entre 30% et 33%. L'activité est très saisonnière, avec des pointes d'activité en fin d'année pour l’ensemble des librairies et aux périodes de rentrée scolaire pour les librairies spécialisées.

Les charges à surveiller

Les achats représentent 65 à 70% du chiffre d'affaires. Viennent ensuite le loyer et les charges de personnel.

La maîtrise du résultat

Le résultat de la librairie dépend de la maîtrise des différents postes de charges (loyer, personnel, frais financiers) et des conditions négociées avec les fournisseurs (taux de remise, possibilités de retour et conditions de paiement). En effet, le besoin en fonds de roulement est de plus en plus important, notamment en raison des besoins en trésorerie des contrats d'office liant les libraires aux éditeurs. Une gestion dynamique et rigoureuse des stocks est essentielle.

La gestion financière et les besoins en trésorerie

L'équilibre financier de la librairie repose sur un niveau de fonds propres important et sur un endettement à moyen terme totalement maîtrisé.

(1) Source : Insee, Démographie des entreprises et des établissements – champ marchand non agricole, Créations d’entreprises, Commerce de détail de livres en magasin spécialisé.

(2) Source : Moyenne indicative. Données exprimées en % et jours.

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