Étude de marché des fast food : chiffres et éléments

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Contexte

Bien que la fréquentation des établissements de fast food n’ait pas tout à fait retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de façon dynamique en 2022 en raison d’un effet prix positif (les prix à la consommation des services de restauration rapide ont progressé de près de 11% sur la période 2019-2022).

Confrontés à la fois à de fortes augmentations de leurs coûts d’approvisionnement (envolée du prix des matières premières) et de leurs charges d’exploitation (énergie, loyers, salaires), les acteurs de la restauration sont en effet contraints de répercuter une partie de ces hausses sur leurs tarifs.

Malgré ces revalorisations tarifaires, le secteur reste moins exposé que la restauration traditionnelle aux arbitrages budgétaires des ménages dont le pouvoir d’achat s’est affaibli en raison de l’inflation.

Toutefois, les professionnels du secteur évoluent dans un contexte très concurrentiel. Au niveau intrasectoriel, le nombre d’établissements a doublé ces dix dernières années, notamment sous l’impulsion des réseaux sous enseigne qui déploient leur concept sur l’ensemble du territoire en s’appuyant sur la franchise. De leur côté, les grandes surfaces alimentaires continuent de se renforcer sur le segment de la restauration hors domicile en implantant des espaces dédiés à la consommation sur place de produits de snacking à petits prix. Par ailleurs, l'offre de restauration rapide s'est largement généralisée pour les boulangeries et les terminaux de cuisson et représente aujourd'hui une part importante de leur chiffre d'affaires.

Dans ce marché très disputé, les fast food doivent donc se démarquer en termes d’offre (montée en gamme, originalité, adaptation aux nouveaux modes de consommation comme le véganisme) et de concept (identité forte, mise en scène du restaurant).

Enfin, la crise sanitaire a profondément modifié le comportement des consommateurs. La vente à emporter et la livraison se sont ancrées dans les habitudes de consommation, ce qui profite aux acteurs du secteur traditionnellement positionnés sur ces canaux de distribution. Ils doivent toutefois faire face à l’essor des dark kitchen, exclusivement dédiées au click&collect et à la livraison. Le secteur est donc contraint d’accélérer sa digitalisation et de se réinventer face à la concurrence des marques digitales de restauration.

Tendances

En raison de la persistance des pressions sur leur pouvoir d’achat, les ménages limiteront leurs dépenses en restauration. Face à l’effet de seuil tarifaire, les possibilités de revalorisation des prix seront très limitées alors même que l’inflation continuera de peser sur les charges d’exploitation des établissements du secteur. Les marges de la profession demeureront sous vive tension.

L'organisation du marché

Plus d'un repas sur deux hors domicile est pris dans un fast food. La typologie de ces restaurants est variée :

• les spécialistes du burger : près d'un sandwich vendu sur deux est un burger. Ce segment est dominé par deux enseignes : Mc Donald's et Burger King . Les politiques de maillage territorial menées par ces leaders, ont entrainé une saturation de l'offre dans les grandes agglomérations. Les concepts sont, à présent, déclinés pour s'adapter aux agglomérations plus petites ainsi qu'aux lieux d'affluence comme les centres commerciaux ou les gares.

• les sandwicheries à la française : le sandwich traditionnel reste le produit leader de la restauration rapide. Toutefois, seule la moitié des parts du marché de ce segment est captée par les sandwicheries qui sont principalement concurrencées par les boulangeries et les grandes surfaces alimentaires. Plusieurs enseignes sont présentes sur ce marché : La Brioche Dorée, Pomme de Pain, Class'Croute etc.

• la vente de pizza à emporter et/ou livrer : la France est le deuxième plus grand consommateur de pizza au monde (derrière les Etats-Unis). Trois leaders captent l'essentiel du marché : Domino's Pizza, Pizza Hut et La Boite à Pizza. Dans un contexte de forte pression tarifaire (multiplication des offres promotionnelles), les acteurs de ce segment tendent à se distinguer par une montée en gamme des produits.

• les concepts thématiques ou mono-produit (pâtes, salades, woks, bagels, tacos, etc) : ces concepts, déclinant un produit star, tendent à prendre de l'ampleur. Ils sont davantage exposés à la volatilité de la clientèle en raison des effets de mode.

• le fast casual : cette restauration rapide haut de gamme répond à une préoccupation grandissante des consommateurs pour l'équilibre alimentaire et la qualité des produits consommés. Avec un ticket moyen de 20 à 25% plus élevé que sur les autres segments, le fast casual tend à se développer sous forme de réseaux sous enseigne : Bert's, Prêt à Manger, Le Pain Quotidien. Ils sont très sensibles à l'évolution du pouvoir d'achat des consommateurs.

• le food truck : les food truck séduisent les consommateurs en quête d'alternatives aux fast food classiques. Ce concept séduit les porteurs de projets, l'investissement principal se limitant au camion (50 000 à 100 000 euros). Toutefois, la principale difficulté est d'obtenir un bon emplacement (soumis à autorisation dans l’espace public comme privé).

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Restauration de type rapide.

(2) Source : Insee, Esane, Restauration de type rapide.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Restauration de type rapide.

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