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Comment ouvrir une scierie en 7 étapes ?

4 min. de lecture
Mis à jour le 20 Mars 2024
ouvrir scierie
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En résumé

  • Avant d’ouvrir une scierie, il faut définir son concept, son emplacement géographique et sa clientèle cible.

  • Une étude de marché approfondie et un business plan détaillé permettent de valider la faisabilité de votre projet et de convaincre plus facilement les investisseurs.

  • Il faut respecter la réglementation en matière de santé, de sécurité et d’environnement pour ouvrir une scierie.

  • Le coût d’investissement dans une scierie est particulièrement élevé. Comptez un budget minimum de 50 000 €.

Qui peut ouvrir une scierie ?

Les diplômes pour ouvrir une scierie

Même si aucun diplôme n'est obligatoire pour ouvrir une scierie, il est vivement conseillé de se former afin d’acquérir les compétences indispensables aux métiers du bois !

Voici plusieurs formations possibles :

  • CAP conducteur-opérateur de scierie ;

  • CAP mécanicien-conducteur scieries et industrie mécanique du bois ;

  • Bac professionnel technicien de scierie ;

  • Bac STI2D en développement durable ;

  • BTS développement et réalisation bois ;

  • BTS technico-commercial spécialité bois.

Bon à savoir

Il existe des formations complémentaires qui durent seulement quelques jours : formation en pathologie du bois, formation en sciage et séchage du bois ou formation première transformation du bois et sciage.

Les compétences requises pour ouvrir une scierie

Diverses compétences sont nécessaires pour ouvrir votre propre scierie.

En voici quelques-unes, indispensables pour mener à bien votre projet :

  • connaissances des processus de production de bois ;

  • maîtrise des techniques de découpe et de transformation du bois ;

  • résistance et force physique ;

  • bonne maîtrise de l’informatique ;

  • gestion d’équipe ;

  • connaissances en marketing ;

  • capacités de négociation.

La réglementation à respecter

Il est important de se renseigner auprès des autorités locales et des agences gouvernementales pour connaître la réglementation qui s'applique à l'ouverture d'une scierie dans votre région. Ces normes peuvent varier en fonction de la région et de votre juridiction locale.

Voici quelques-unes des réglementations les plus courantes :

  • vérifier les règlements de zonage locaux ;

  • obtenir un permis de construire auprès de la mairie ;

  • se procurer les autorisations environnementales auprès de votre préfecture ;

  • obtenir des permis spécifiques (permis de coupe de bois ou des permis d'exploitation forestière) ;

  • respecter les normes de sécurité (dispositif pour les machines, équipement de protection, formations et prévention) ;

  • maîtriser l’impact sur l’environnement (gestion des déchets, préservation de la biodiversité, maîtrise des produits chimiques utilisés…).

Étape 1 : Bien définir son projet d’ouverture de scierie

Réaliser l’étude de marché de la scierie

Il est essentiel de réaliser une étude de marché approfondie. Elle permet d’étudier l’évolution du marché actuel, de comprendre la demande et les besoins spécifiques de la clientèle. En comprenant mieux le marché, vous pourrez élaborer une stratégie commerciale solide.

Voici les différents points à analyser :

  • La demande actuelle : y a-t-il une forte demande en bois d'œuvre, de construction, d’ameublement ?

  • Les tendances du marché : quelles sont les préférences des consommateurs ? Quelles sont les innovations technologiques dans la production du bois ?

  • La concurrence : qui sont les concurrents et où se situent les scieries les plus proches ? Quels sont leurs points forts et faibles ? Leur prix ?

  • La clientèle : déterminez les clients potentiels autour de vous (entreprises de construction, fabricants de meubles, revendeurs de bois, particuliers, etc.).

Cette étude vous apportera des informations capitales sur la faisabilité de votre projet.

Données

Chiffres clés

Chiffre d’affaires du secteur en 2020

5,465 milliards d'euros

Nombre d’entreprises dans le secteur de la scierie en 2020

1308

Achats de bois

40 à 45 % du chiffre d’affaires

Prix moyen annualisé du chêne sur pied

+30 %

Rédiger le business plan

La réalisation du business plan est une étape primordiale pour convaincre les investisseurs de vous suivre dans votre projet.

Voici tous les éléments à intégrer pour un business plan solide et convaincant :

  • le résumé de votre projet en 2 pages maximum (l’executive summary) ;

  • la présentation de votre parcours et de votre expérience ;

  • l’étude de marché ;

  • le modèle économique mis en place pour générer de l’argent avec votre scierie (stratégie marketing et commerciale, stratégie d’acquisition et de fidélisation client, etc.) ;

  • le statut juridique choisi ;

  • les prévisions financières comprenant un bilan prévisionnel, un plan de trésorerie, un seuil de rentabilité, un compte de résultat prévisionnel, etc.

Est-ce rentable d’ouvrir une scierie ?

Une scierie peut être rentable à condition de faire preuve d’une gestion rigoureuse des achats et des stocks. Les machines étant très coûteuses, il faut également les rentabiliser au maximum. On considère qu’une marge brute de 63 % permet d’être rentable.

Bon à savoir

Un responsable de scierie gagne entre 2 300 et 3500 € brut par mois.

Étape 2 : Fixer les tarifs de sa scierie

Il est important de déterminer vos tarifications pour lancer votre scierie. Ses tarifs doivent prendre en compte plusieurs critères :

  • les différents coûts : directs, indirects, variables et fixes ;

  • le calcul de la marge brut et de fixer la marge nette ;

  • prendre en compte la valeur perçue de votre charcuterie par vos clients.

Enfin, il ne faut pas hésiter à tester différents prix et les ajuster. Aussi, ne négligez pas les avis de vos clients !

Le matériel indispensable pour une scierie

Équipement

Description

Prix indicatif

Scie à ruban

Machine principale pour le sciage du bois

10 000 à 50 000 €

Scie circulaire

Utilisée pour couper le bois en longueur

5 000 à 20 000 €

Affûteuse de lame

Pour affûter les lames de scie

1 000 à 5 000 €

Déligneuse

Pour débiter les grumes en planches

5 000 à 20 000 €

Écorceuse

Pour enlever l'écorce des grumes

2 000 à 10 000 €

Séchoir à bois

Pour sécher le bois avant la vente

20 000 à 100 000 €

Grue forestière

Pour manipuler les grumes

20 000 à 50 000 €

Transporteur à rouleaux

Pour le déplacement des grumes

5 000 à 20 000 €

Étape 3 : Choisir le statut juridique de sa scierie

Pour ouvrir une scierie, il faut créer son entreprise. Le plus souvent, les gérants de scierie optent pour la société :

  • EURL ou SASU en solo ;

  • SARL ou SAS avec des associés.

Voici un comparatif des différents statuts juridiques pour une scierie :

Statut

Avantages

Inconvénients

EURL

  • Démarches de création facilitées
  • Associé unique
  • Responsabilité limitée aux apports
  • Pas de capital social minimum
  • Cadre juridique strict
  • Régime social du gérant (TNS) peu protecteur
  • Difficile de passer de l’EURL à la SARL

SASU

  • Associé unique
  • Statut assimilé salarié
  • Bénéfices soumis à l’impôt sur l’IS (IS)
  • Transformation en SAS sans formalités complémentaires
  • Création de statuts complexes
  • Coût des formalités
  • Charges sociales élevées

SARL

  • Création simplifiée
  • Patrimoine personnel protégé
  • Pas de capital minimum
  • Statut de conjoint collaborateur et SARL de famille
  • Rédaction coûteuse des statuts
  • Obligations comptables
  • 2 associés minimum

SAS

  • Responsabilité limitée aux apports
  • Souplesse dans la création des statuts
  • Liberté dans la gestion et la répartition des bénéfices
  • Pas de capital minimum
  • Charges sociales plus lourdes
  • Démarches de création et de gestion complexes

Étape 4 : Trouver le local commercial pour votre scierie

Idéalement, votre scierie doit être située à proximité des zones forestières. La plupart des scieries, même les plus petites, se situent sur un terrain de 15 000 m² minimum.

Le local doit être suffisamment grand pour pouvoir accueillir vos salariés et votre matériel : comptez minimum 600m². Les bâtiments doivent être larges et hauts.

Exemple

Un hall de sciage requiert environ 1000 m² de surface.

Étape 5 : Financer l’ouverture de sa scierie

Les investissements nécessaires

Le budget pour ouvrir une scierie est conséquent, notamment à cause des infrastructures et des machines qui peuvent coûter plusieurs milliers d’euros.

Pour éviter les mauvaises surprises, il est important de détailler chaque poste de dépenses :

  • l’achat ou la location d’un terrain adapté ;

  • la construction de bâtiment ;

  • le matériel, les machines, les véhicules de transport ;

  • le stock initial de bois ;

  • les frais de personnel ;

  • les frais de création d’entreprise.

Comptez en moyenne entre 50 000 euros et 2 millions d’euros selon la taille de votre scierie.

Les sources de financement possibles

Pour ouvrir votre scierie, vous devrez trouver un soutien financier adéquat. Il existe plusieurs sources de financement :

  • prêt bancaire ;

  • épargne personnelle ;

  • financement participatif (crowdfunding) ;

  • prêt à taux zéro portés par Bpifrance ;

  • subventions proposées par l’État ou les collectivités locales.

Bon à savoir

Grâce au plan France 2030, les scieries peuvent obtenir des financements pour moderniser leurs lignes de production.

Étape 6 : Créer la société de sa scierie

Pour ouvrir une société, vous devez suivre les formalités classiques de création d’entreprise :

  • Choix du statut et de la raison sociale ;

  • Rédaction des statuts de la société (à faire soi-même, en ligne ou avec un avocat spécialisé) ;

  • Dépôt du capital social sur un compte professionnel (en ligne chez Propulse by CA) ;

  • Publication d’un avis de constitution au Journal d’annonces légales (JAL) ;

  • Immatriculation de l’entreprise via le Guichet Unique.

Attention

L’ouverture d’un compte bancaire professionnel est obligatoire pour créer une société.

Étape 7 : Souscrire aux assurances obligatoires

Il est indispensable de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (Rc Pro) pour ouvrir une scierie. Elle couvre les dommages corporels, matériels ou non (si un employé se blesse ou que du matériel est endommagé par exemple).

Vous pouvez également souscrire :

  • une assurance “perte d’exploitation” en cas de fermeture de votre scierie (totale ou partielle) ;

  • une assurance “local professionnel” en cas de vol ou d’incendie.

Article mis en ligne le 20 Mars 2024