Le marché de la démolition et du terrassement Dernière mise à jour le 25/09/2020
Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?
Compétences
- Qualification professionnelle
- Aptitudes commerciales
- Maîtrise de la gestion
Spécificités
- Poids des investissements
- Importance de la qualité de l'emplacement
- Intensité de la concurrence
Vie privée
- Niveau de rémunération
- Degré des contraintes horaires
- Facilité de remplacement
Les professionnels du secteur de la démolition et du terrassement sont liés à la fois à la conjoncture du bâtiment et à celle des travaux publics.
Soutenue par les investissements des collectivités locales et par les grands projets (Grand Paris Express, plan de relance autoroutier, plan France très haut débit), l’activité des travaux publics s’est redressée à partir du second semestre de l’année 2017 et sa croissance s’est fortement accélérée en 2019.
S’agissant du bâtiment, bien que son volume d’activité ait progressé chaque année entre 2016 et 2019, son rythme de croissance n’a cessé de ralentir sous l’effet du fléchissement du non résidentiel neuf et du logement neuf. En dépit des conditions d’emprunt attractives (faiblesse des taux, allongement de la durée des prêts) l’accession à la propriété a été pénalisée par le recentrage du prêt à taux zéro (sa quotité est passée de 40% à 20% en zone B2 et C dans le neuf) et la suppression du dispositif « APL accession ». La refonte du zonage du dispositif Pinel (exclusion des zones B2 et C) a, quant à elle, pesé sur l’investissement locatif.
Malgré l’entrée en vigueur, le 30 juillet 2020, de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché (instauration de l’alignement des rémunérations des travailleurs détachés sur celles des salariés employés par les entreprises établies sur le territoire, durée de détachement limitée à 12 mois, création d’un statut de détachement longue durée aux conditions plus strictes), le BTP reste l’un des principaux secteurs à recourir à ce statut en France. Les fraudes au travail détaché et au travail dissimulé constituent une concurrence déloyale entre les entreprises du secteur.
Dans ce contexte, les pressions tarifaires sont exacerbées, ce qui pèse sur les marges des professionnels, structurellement faibles, déjà affectées ces dernières années par la hausse des charges salariales et des prix des matières premières, et dégradées encore davantage aujourd’hui par la majoration des coûts liés au respect des conditions sanitaires. La suppression des tarifs réduits de TICPE pour le gazole non routier pour les entreprises du bâtiment, qui devait s’appliquer au 1er juillet 2020, a été repoussée au 1er juillet 2021.
Tendances
La crise sanitaire pénalise fortement l’activité des travaux publics qui sont confrontés à l’effondrement de la commande publique.
Le bâtiment est lui aussi très impacté, notamment la construction de logement neuf et de bâtiments non résidentiel. Le segment de l’amélioration-entretien résiste davantage.
Le plan de relance économique, présenté par le gouvernement début septembre, devrait soutenir l’activité des entreprises du BTP :
– soutien à la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés ainsi que des logements sociaux (soit 6,7 milliards d’euros),
– soutien à l’investissement en faveur des infrastructures vertes dans le transport (aménagement de réseaux cyclables, doublement de la part modale du transport ferroviaire autour des grands pôles urbains d’ici 10 ans, aménagement de pôles d’échanges multimodaux), dans les réseaux d’eau/assainissement et ceux de l’énergie.
En complément du plan de relance, le gouvernement a annoncé la prolongation et l’aménagement du dispositif Pinel et du prêt à taux zéro afin de soutenir la construction de logements neufs. Dans un contexte de crise de confiance des ménages, de pression sur le pouvoir d’achat, de durcissement des conditions d’accès au crédit et de perspective de hausse du chômage, ces mesures en faveur du logement apparaissent indispensables aux acteurs du bâtiment.
L’organisation du marché
– Les terrassements en grande masse précèdent la construction des voies de communication, autoroutes, voies ferrées, canaux, barrages…
– Les petits terrassements divers concernent les travaux de drainage, la réalisation de tranchées, les canalisations urbaines, la préparation des sols.
– La démolition s’opère sur toutes formes de constructions (immeubles, bâtiments, chaussées…).
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Travaux de démolition |
Travaux de terrassement courants et travaux préparatoires, Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse |
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Nombre d’entreprises du secteur |
2018 |
1 432 (1) |
24 297 (1) |
Chiffre d’affaires du secteur(en milliards d’euros) | 2017 |
1,224 Md€ (2) |
13,173 Md€ (2) |
Évolution du chiffre d’affaires du secteur en valeur(indice ICA base 100 en 2015) |
2019 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 |
141,9 (3) 132,5 115,4 102,9 100,0 101,5 96,6 90,1 82,8 74,4 |
133,3 (3) 120,8 110,4 101,5 100,0 105,2 106,1 101,8 99,4 91,6 |
(1) Source : INSEE, démographie des entreprises et des établissements 2018 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprise au 31 décembre 2018.
(2) Source : INSEE, ESANE.
(3) Source : INSEE, Indice de chiffre d’affaires dans l’industrie et la construction.