Le marché du commerce de détail de tabac Dernière mise à jour le 06/02/2020
Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?
Compétences
- Qualification professionnelle
- Aptitudes commerciales
- Maîtrise de la gestion
Spécificités
- Poids des investissements
- Importance de la qualité de l'emplacement
- Intensité de la concurrence
Vie privée
- Niveau de rémunération
- Degré des contraintes horaires
- Facilité de remplacement
Depuis plusieurs années, les buralistes sont confrontés à une diminution importante des ventes de tabac en volume.
D’une part, la politique de santé publique de lutte contre le tabagisme a considérablement impacté la consommation de tabac : hausses drastiques des prix, interdiction de fumer dans les lieux publics, meilleure prise en charge des substituts nicotiniques par l’Assurance Maladie, entrée en vigueur du paquet neutre, opération « mois sans tabac », etc.
D’autre part, bien que les professionnels du secteur aient le monopole de la vente de tabac, les circuits d’approvisionnement parallèles se sont fortement développés et pèsent aujourd’hui un quart de la consommation de cigarettes. Outre la contrebande et les ventes sur Internet qui sont illégales, les achats transfrontaliers mettent en difficulté les débitants situés dans les régions limitrophes de l’Espagne, de l’Allemagne, du Luxembourg et de la Belgique.
Enfin, les modes de consommation évoluent au détriment des produits sous monopole des buralistes : alors que le marché du vapotage est en pleine croissance (la France est le 3ème marché mondial après les États-Unis et le Royaume-Uni), l’industrie du tabac mise sur les dispositifs de tabac chauffé pour compenser la chute des ventes de tabacs manufacturés.
Les ventes de cigarettes ont nettement reculé en 2018 et 2019 sous l’effet conjugué d’une forte hausse des prix et des mesures de lutte contre le tabac (paquet neutre, remboursement des substituts nicotiniques, « mois sans tabac »). Dans ce contexte, les buralistes se diversifient afin de maintenir, voire développer, le flux de clientèle et créer des relais de croissance : nouveaux produits destinés aux fumeurs (cigarettes électroniques, dispositifs de tabac chauffé), services bancaires (à l’instar du compte Nickel commercialisé exclusivement chez les buralistes et qui compte 1,5 million de clients), offre snacking, téléphonie mobile, relais postaux, presse, etc.
Tendances
L’augmentation du prix du tabac (le prix du paquet de cigarettes atteindra 10 euros d’ici fin 2020) va fortement peser sur les ventes de tabac. Dans ce contexte, la Confédération des Buralistes a signé trois protocoles d’accord début 2018 afin d’accompagner les buralistes dans la transformation de leur métier vers un commerce de proximité moins dépendant de l’activité de vente de tabac :
– protocole d’accord avec l’État, pour la période 2018-2021 : création d’un fonds de transformation, mise en place d’une remise transitoire pour les buralistes dont l’activité chuterait, renforcement de la lutte contre les marchés parallèles, renforcement de la prime de diversification.
– protocole d’accord avec FDJ : il prévoit l’augmentation de la rémunération des buralistes sur les jeux et une modulation de leur commission sur les paris sportifs. Il supprime également le loyer exigé sur les mobiliers de présentation et instaure une rémunération pour les actions promotionnelles.
– protocole d’accord avec Logista (distributeur intermédiaire entre les industriels du tabac et les buralistes) : il instaure une augmentation des délais de paiement afin de préserver la trésorerie des buralistes.
L’organisation du marché
– les bureaux de tabac : commerce de proximité par excellence avec une moyenne de 450 clients journaliers et un maillage territorial dense, ils ne cessent de se diversifier sur des produits et services hors tabac : services bancaires et postaux, jeux, presse, snacking, souvenirs, etc.
– les cafés-tabac : ils représentent plus de la moitié des buralistes (55,5% en 2020) et sont soumis à la fois aux exigences réglementaires liées à la vente de tabac et à celles des débits de boissons (licence de débit de boissons à consommer sur place de 3ème ou 4ème catégorie).
Commerce de détail de tabac | ||
---|---|---|
Nombre d’entreprises du secteur | 2020 |
24 000 (1) |
Chiffre d’affaires du secteur (en millions d’euros) | 2017 | 926,6 M€ |
Évolution du chiffre d’affaires du secteur en valeur (indice ICA base 100 en 2015) |
2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 |
125,2 (3) 110,9 103,6 100,0 101,6 101,3 98,0 93,0 82,6 |
(1) Source : Confédération des Buralistes, nombre de buralistes en janvier 2020
(2) Source : Insee, Esane
(3) Source : « Commerce de détail de produits à base de tabac en magasin spécialisé » – INSEE, Bulletin statistique.