Le marché du laboratoire d’analyses médicales Dernière mise à jour le 31/12/2019
Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?
Compétences
- Qualification professionnelle
- Aptitudes commerciales
- Maîtrise de la gestion
Spécificités
- Poids des investissements
- Importance de la qualité de l'emplacement
- Intensité de la concurrence
Vie privée
- Niveau de rémunération
- Degré des contraintes horaires
- Facilité de remplacement
Bien que son volume d’activité bénéficie de facteurs structurels porteurs (vieillissement de la population, hausse du nombre de maladies chroniques et d’affections longue durée, progrès médicaux, campagnes de dépistage et de prévention), le secteur des laboratoires d’analyses médicales enregistre une croissance limitée.
Et pour cause, la politique de maîtrise des dépenses de santé menée par les pouvoirs publics est particulièrement stricte envers les biologistes. En effet, outre les mesures globales (modération des prescriptions de médecins, parcours de soins), les biologistes souffrent d’une baisse constante de leurs tarifs.
Par ailleurs, la réforme de la biologie médicale de 2013 a profondément modifié le cadre d’exercice des biologistes en instaurant une obligation d’accréditation pour les laboratoires (normes ISO 15189 et ISO 22870 applicables à la totalité de l’activité des laboratoires en 2020). La mise en place de cette mesure, gage de qualité des analyses, entraîne des coûts très importants pour les laboratoires (embauche de personnel spécifique, investissements dans de nouveaux matériels, etc.) alors même que les tarifs des actes de biologie baissent sans cesse.
Dans ce contexte, les professionnels se regroupent afin de mutualiser leurs investissements et l’exercice en laboratoire individuel se raréfie. En levant l’interdiction de disposer de plusieurs sites par laboratoire, l’ordonnance du 15 janvier 2010 a conduit à la création de laboratoires de biologie médicale multi-sites (dans la limite de trois territoires de santé infrarégionaux limitrophes). Ces laboratoires disposent de plateaux techniques dont les équipements très sophistiqués permettent de traiter une plus grande quantité d’analyses grâce à l’automatisation mais aussi, de réaliser des analyses nécessitant des équipements de pointe réservés jusqu’alors aux laboratoires spécialisés.
Tendances
La politique de restriction des dépenses de santé se poursuivra (nouvelles baisses des tarifs des actes de biologie médicale, déremboursements de certaines analyses …). L’accord triennal pour la période 2020-2023, en cours de négociations avec l’Assurance-Maladie, devrait s’accompagner de nouvelles baisses tarifaires.
La restructuration du secteur se poursuivra au profit des groupements financés par des fonds d’investissement ou des groupes industriels. Pour résister à ces pressions concurrentielles, les biologistes libéraux poursuivront leurs regroupements à l’échelle nationale autour de plateaux techniques performants.
Enfin, la profession sera également impactée par la mutation de l’exercice des professionnels de santé de ville. La loi santé de 2019 (loi 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé) renforce le dispositif des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui devrait monter en puissance (on dénombrait 300 CPTS en mai 2019 alors que l’objectif est de 1000 CPTS à l’horizon 2022). L’accord conventionnel interprofessionnel du 20 juin 2019 dote les CPTS de moyens financiers proportionnels au bassin de population sur lequel le projet est mené (185 000 à 380 000 euros d’aide annuelle par CPTS). A terme, l’exercice libéral coordonné pluriprofessionnel se généralisera alors que l’exercice libéral isolé se marginalisera.
L’organisation du marché
– Les laboratoires non spécialisés sont majoritaires. Ils constituent le plus souvent des laboratoires de proximité et permettent de satisfaire la demande en analyses médicales les plus fréquentes. Ils tendent à se regrouper autour de plateaux techniques.
– Les laboratoires spécialisés réalisent des analyses à la demande des hôpitaux et d’autres laboratoires pour des prestations rares et de hautes technicités. Leurs équipements sont coûteux et très sophistiqués. Les laboratoires spécialisés souffrent de la concurrence des laboratoires multi-sites et intégrés.
Laboratoires d’analyses médicales |
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Nombre de laboratoires | 2017 |
3 843(1) |
Honoraires des laboratoires (en milliards d’euros) | 2017 |
4,984 Md€ (2) |
(1) Source : Cnamts, Démographie, activité et patientèle des professions de santé du secteur libéral.
(2) Source : Cnamts, Démographie, activité et patientèle des professions de santé du secteur libéral.