Le marché du taxi Dernière mise à jour le 22/07/2019
Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?
Compétences
- Qualification professionnelle
- Aptitudes commerciales
- Maîtrise de la gestion
Spécificités
- Poids des investissements
- Importance de la qualité de l'emplacement
- Intensité de la concurrence
Vie privée
- Niveau de rémunération
- Degré des contraintes horaires
- Facilité de remplacement
Ces dernières années, les professionnels du transport de voyageurs par taxis évoluent dans un secteur en profonde mutation.
Sur le plan conjoncturel, la politique de maîtrise des dépenses de santé menée par les pouvoirs publics (les taxis représentent près de la moitié des dépenses de transport sanitaire), la rationalisation des frais de déplacement des entreprises ainsi que les arbitrages budgétaires des ménages sont autant de facteurs qui pèsent sur l’activité des professionnels.
Par ailleurs, les politiques publiques de transports favorisent le développement des modes collectifs (meilleure couverture grâce aux offres multimodales) et des modes doux (vélos notamment), alors même qu’on assiste au développement d’offres alternatives, comme le transport partagé ou le covoiturage.
Enfin, le développement des acteurs du VTC a contribué à renforcer les pressions concurrentielles au sein du secteur.
Afin d’encadrer davantage l’activité des VTC et de moderniser la profession, de nouvelles dispositions législatives ont été adoptées en 2014 (loi 2014-1104 du 1er octobre 2014). Cette loi conforte le monopole des taxis (maraude électronique réservée aux seuls taxis, courses sur réservation préalable pour les VTC, retour obligatoire des VTC au siège de l’entreprise après une course) et tend à renforcer leur attractivité (véhicules équipés d’un terminal de paiement par carte bancaire, mise en place d’un registre de disponibilité des taxis permettant leur géolocalisation, modernisation des bornes et des stations de taxis, couleur unique des véhicules, etc.).
Malgré un renforcement de la législation, les artisans-taxis sont aujourd’hui contraints de rejoindre les centrales et groupements qui proposent un référencement sur les applications pour smartphones (localisation des véhicules à proximité). Pour répondre aux nouvelles attentes des clients, ils doivent aussi monter en gamme (wifi dans les véhicules, mise à disposition de bouteilles d’eau etc.).
Tendances
Les dispositions législatives impacteront en profondeur le secteur (fin du statut de locataire, interdiction des cessions des autorisations de stationnement, possibilité de limiter les nouvelles autorisations de stationnement à certains modèles de véhicules comme les voitures électriques, etc.).
En novembre 2018, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) et les six fédérations nationales de taxis signent un protocole d’accord pour limiter la progression des dépenses des transports de patients. Ce texte fixe pour les cinq prochaines années les règles tarifaires encadrant les négociations des conventions locales (au niveau départemental entre les entreprises de taxi et les CPAM). L’accord prévoit de désindexer, jusqu’en 2023, les tarifs de taxis des tarifs préfectoraux qui sont fixées annuellement par le ministère de l’Economie. Par ailleurs, les taux de remises appliqués par les taxis conventionnés sur leurs tarifs de prise en charge (5% à 16,5% selon les départements) augmenteront de 1,5 point en 2019. A partir de 2021, ces taux pourront être révisés en fonction de l’évolution des dépenses de taxi pour chaque département. Des mesures additionnelles, qui feront l’objet d’une adaptation locale, complètent l’accord : encadrement des conditions d’application des différents frais et tarifs (temps d’attente, frais d’approche, trajets courts ou en agglomération, etc.), incitation au transport partagé et à l’équipement spécifique des véhicules pour le transport de personnes à mobilité réduite, amélioration des échanges en matière de facturation, exploitation effective et continue pendant 3 ans des nouvelles autorisations de stationnement pour pouvoir être conventionné.
La réforme du financement des transports sanitaires, dite réforme de l’article 80 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, est entrée en vigueur en octobre 2018 puis a été suspendue en janvier 2019 afin d’améliorer ses modalités de mise en oeuvre.. L’instauration des appels d’offres favorisera les grandes structures du transport sanitaire et entraînera une déflation des tarifs du transport sanitaire.
L’organisation du marché
Le secteur des taxis est segmenté par les professionnels :
Selon la catégorie professionnelle :
– Les taxis (55 000 licences) : ils doivent obtenir une autorisation de stationnement et ont l’exclusivité de la maraude (dans la rue ou par voie électronique).
– Les VTC (véhicule de transport avec chauffeur) : ils ne peuvent prendre que des courses ayant fait l’objet d’une réservation préalable. Le stationnement à proximité des aéroports ou des gares est interdit (obligation de retour au siège de l’entreprise après une course). On en dénombre 12 500 en France.
– Les motos-taxis : depuis la loi 2014-1104 du 1er octobre 2014 les chauffeurs de motos-taxis doivent être titulaires d’un certificat de capacité professionnelle et justifier d’une expérience en conduite de deux roues d’au moins trois ans.
Selon le statut professionnel :
– Les artisans-taxis (80% des taxis) sont propriétaires de leur voiture et de leur licence. Ils travaillent pour leur propre compte. En zones urbaines, ils sont souvent affiliés à une société de radio qui leur permet de diminuer les temps d’attente et les trajets à vide.
– Les locataires-gérants (11% des taxis) louent à une société de taxis un véhicule équipé et comprenant la licence. Ils sont assimilés à des travailleurs indépendants. A noter, le statut de locataire simple a été supprimé depuis le 1er janvier 2017 au profit de la location-gérance (loi 2014-1104 du 1er octobre 2014).
– Les salariés (3% des taxis) perçoivent 30 % de la recette compteur auxquels s’ajoutent un fixe quotidien et les pourboires. Le véhicule et la licence appartiennent à l’employeur.
– Les actionnaires (6% des taxis) sont propriétaires de leur véhicule et possèdent des parts dans une société qui en retour leur fournit la licence.
Taxi | ||
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Nombre d’entreprises du secteur | 2017 |
58 838 (1) |
Chiffre d’affaires du secteur (en milliards d’euros) | 2016 |
3,313 Md€ (2) |
Évolution du chiffre d’affaires du secteur en valeur (indice ICA base 100 en 2015) |
2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 |
130,0 (3) 116,4 106,4 100,0 93,6 90,3 86,7 81,5 77,1 |
(1) Source : INSEE, démographie des entreprises et des établissements 2017 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprise au 31 décembre 2017.
(2) Source : INSEE
(3) Source : INSEE, Bulletin statistique.