CFE (cotisation foncière des entreprises) : le Guide 2024
En résumé
La CFE (cotisation foncière des entreprises) est une taxe locale : toutes les entreprises qui exercent une activité professionnelle non-salariée en sont redevables.
La CFE est calculée en fonction du taux d’imposition de la commune, de la valeur des biens de l’entreprise soumis à la taxe foncière et du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Il existe cependant un certain nombre d’exonérations de CFE : ces dernières peuvent être permanentes, temporaires ou dépendre de votre localisation géographique.
On vous explique ce qu’il faut savoir sur le sujet et comment les demander.
Selon le Code général des impôts (CGI), de nombreuses activités peuvent être exonérées d’imposition à la CFE. En voici quelques-unes parmi les plus fréquentes.
Les artisans sont exonérés de CFE s’ils remplissent les 3 critères suivants :
ils exercent une activité manuelle ;
ils n’ont pas recours à des installations ou à des grosses machines ;
ils ne spéculent pas sur la matière première.
Bon à savoir
Les boulangers ne bénéficient pas de cette exonération car ils spéculent sur la farine. En revanche, si vous êtes charpentier ou coiffeur, vous pouvez en bénéficier !
Certaines professions artistiques peuvent bénéficier d’une exonération de CFE. Il s’agit :
des artistes (peintres, dessinateurs…) qui vendent le produit de leur art ;
des photographes qui réalisent des prises de vue artistiques ;
des auteurs, des compositeurs ou des traducteurs.
Les professeurs ne paient pas de CFE si :
ils exercent leur activité à domicile, chez leurs élèves ou dans un local qu’ils n’occupent pas de façon permanente ;
leur activité n’est pas exercée 100 % à distance ;
ils enseignent une matière qui n’est pas « pratique » : cours de français, de maths, de musique, de yoga, de langue, de dessin, etc.
Exemple
Si vous donnez des cours particuliers d’anglais au domicile de vos élèves 🧑🏫, vous êtes exonéré ! Ça marche aussi pour les coachs sportifs. En revanche, ce n’est pas valable pour les cours d’informatique, de cuisine ou de couture.
Le CGI recense encore de nombreuses autres activités qui sont exonérées de CFE :
les chauffeurs de taxi et les VTC ;
les pêcheurs ;
les professions du spectacle ;
les sportifs ;
les loueurs de meublés…
Toutes les entreprises qui réalisent moins de 5 000 € de chiffre d’affaires hors taxes à l’année profitent d’une exonération de CFE.
Cette exonération est en principe automatique.
En micro-entreprise, vous n’êtes pas exonéré de CFE : un auto-entrepreneur doit payer la CFE comme toutes les entreprises !
Avant 2015, il existait une exonération de CFE pour les auto-entreprises. Ce n’est désormais plus le cas.
Si vous voulez bénéficier d’un dégrèvement de CFE, il faut vous trouver dans l’un des cas évoqués dans cet article.
Cette exonération bénéficie à tous ceux qui viennent de créer leur entreprise. Pour l’année où vous débutez votre activité, vous n’avez pas à payer la CFE.
⚠️ Attention : il s’agit de l’année où vous encaissez du chiffre d’affaires. Ce n’est pas forcément l’année de création de l’entreprise.
Cette exonération est automatique.
Exemple
Vous créez votre entreprise en novembre 2023 mais vous n’encaissez votre premier client qu’en février 2024. Vous serez exonéré de CFE au titre de 2024.
Selon votre commune d’implantation, vous pouvez également bénéficier d’une exonération totale de CFE de 3 ans après votre première année d’activité (soit 4 ans en tout).
Cette exonération est facultative et sa mise en place requiert une délibération de la collectivité concernée. Rapprochez-vous de votre service des impôts pour savoir si cela a été mis en place dans votre commune !
Selon l’endroit où se situe votre entreprise, vous pouvez également bénéficier d’une fiscalité plus intéressante pour l’impôt sur les bénéfices mais aussi pour la CFE. Il s’agit des dispositifs fiscaux zonés.
Quelques exemples :
les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPPV ou QPV) ;
les zones rurales comme les zones de revitalisation rurale (ZRR) ;
les zones franches urbaines territoires entrepreneurs (ZFU-TE)…
Attention
Il existe de nombreuses zones mais certaines sont temporaires. Examinez bien les dates de validité.
Au-delà des exonérations, il est aussi possible de bénéficier d’une réduction de la base imposable à la CFE.
Quelques cas :
Lors de votre 1re année d’imposition, votre CFE est réduite de 50 %.
Si vous êtes artisan et que vous embauchez des salariés, vous pouvez profiter d’un abattement de 25 à 75 % en fonction du nombre de salariés.
Si vous exercez une activité saisonnière.
Pour les implantations en Corse.
Exemple
Vous créez votre entreprise en 2023.
Vous ne payez pas la CFE la première année.
En 2024, vous payez 250 € de CFE.
En 2025, vous paierez 500 € (le double).
Avant toute chose, vous devez vérifier que vous remplissez bien les critères pour bénéficier d’une exonération.
Si vous cochez les critères, vous avez 2 options :
Vous venez de créer votre entreprise : complétez et envoyez votre déclaration initiale de CFE aux impôts.
Vous avez déjà créé votre entreprise ou envoyé votre déclaration initiale de CFE : envoyez un courrier au service des impôts des entreprises (SIE).
Pour bénéficier d’une exonération de CFE, vous devez déjà informer l’administration fiscale de votre situation.
Pour cela, il est impératif de remplir la déclaration initiale de CFE n°1447-C-SD transmise par les impôts lors de votre première année d’activité.
Cette déclaration permet de détailler la nature de votre activité, de décrire vos locaux, etc. Et bien sûr, elle permet de solliciter une exonération de CFE.
Bon à savoir
La déclaration initiale de CFE est obligatoire et doit être renvoyée à votre SIE (service des impôts des entreprises) avant le 31 décembre de l’année de création de votre entreprise.
Vous vous rendez compte que vous avez le droit à une exemption de CFE mais vous ne l’avez pas demandé lors de la déclaration initiale de CFE ? Vous avez reçu un avis d’imposition alors que vous pensez ne pas avoir à payer la CFE ?
Dans ces cas, envoyez un courrier ou un mail à votre SIE contenant :
une demande explicite d’exonération ;
le détail des critères requis et l’article du CGI correspondant ;
les preuves que vous remplissez les conditions demandées.
Voir aussi