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Contexte
La réforme « 100% santé » étendue au secteur au 1er janvier 2020, le durcissement du plafonnement de la prise en charge des montures par les mutuelles début 2020 qui a incité les ménages à renouveler leur équipement fin 2019 puis, la crise sanitaire, sont autant facteurs qui ont pesé sur l'activité du secteur. Toutefois, malgré ce contexte très défavorable, le secteur a fait preuve de résilience : son chiffre d'affaires en valeur accuse un recul proche de 10% en 2020, déjouant nombre de prévisions plus pessimistes.
La profession a su s'adapter, notamment les réseaux sous enseigne, en misant sur la digitalisation (parcours de vente omnicanal), la prise de rendez-vous et la vente hors magasin (à domicile, en Ehpad, en zone rurale, etc.).
Soutenue par des facteurs structurels (vieillissement de la population, généralisation des supports numériques, plus grande attention pour la santé), la croissance du chiffre d'affaires du secteur a été dynamique ces dernières années, attisant les convoitises des réseaux sous enseigne. A côté des réseaux traditionnels, la présence sur le marché des opticiens de la grande distribution (dernière initiative en date avec Monoprix qui a inauguré ses premiers corners d'optique dans ses magasins en avril 2021), d'enseignes low cost (Lunette pour Tous, Polette, Jimmy Fairly, etc.) et de pure players, a contribué à intensifier les pressions concurrentielles et tarifaires.
Bien que la loi de modernisation de notre système de santé (loi 2016-41 du 26 janvier 2016) ait octroyé de nouvelles prérogatives aux opticiens (adaptation des corrections optiques des prescriptions de lentilles de contact oculaire ou des verres correcteurs, délivrance d'un nouvel équipement sans ordonnance en cas d'urgence), le plafonnement de la prise en charge des frais d'opticien par les mutuelles depuis le 1er avril 2015 (plafonnement des remboursements des verres et montures, prise en charge des verres et lunettes limitée à une fois tous les deux ans au lieu d'une fois par an) a un impact lourd sur le secteur.
En outre, la mise en place du "100% santé" dans l'optique, qui instaure une offre de montures et de verres sans reste à charge, accentue les tensions déflationnistes.
Dans ce contexte, les opticiens sont contraints de se différencier par des concepts innovants qui intègrent le digital. Le segment de l'audioprothèse constitue un relais de croissance important pour le secteur, d'autant que la réforme 100% santé s'applique à ces équipements depuis le 1er janvier 2021, ce qui contribuera à accroitre le taux d'équipement des ménages. La vente en mobilité est aussi un levier de croissance pour les professionnels du secteur.
Tendances
La crise sanitaire entraîne des changements qui devraient s'inscrire dans la durée, notamment la prise de rendez-vous pour se rendre chez l'opticien. Doctolib a d'ailleurs étendu son service de prises de rendez-vous en ligne aux professionnels du secteur en juillet 2021.
En 2021, le chiffre d'affaires du secteur ne devrait pas retrouver son niveau d'avant-crise en raison des restrictions sanitaires appliquées au cours du premier semestre (limitation de la capacité d'accueil des points de vente, couvre-feu, fermetures des centres commerciaux). Par ailleurs, des incertitudes pèsent sur l'évolution de la situation sanitaire au cours du second semestre.
L'organisation du marché
Les indépendants non rattachés à un réseau sous enseigne : alors qu'ils représentent près de la moitié des points de vente du secteur, Ils réalisent moins de 30% du chiffre d'affaires du secteur. Ils adhèrent à une centrale d'achat pour bénéficier de conditions d'approvisionnement compétitives (Supercent, La Centrale des Opticiens).
Les groupements coopératifs (rassemblent des opticiens adhérant à une même centrale d'achat) : ils représentent 35% des opticiens et réalisent un tiers du chiffre d'affaires du secteur.
Les principales enseignes sont Optic 2000 (1 150 unités), Krys (900 unités) et Atol (730 unités). Leur chiffre d'affaires moyen se situe autour de 600 000 euros.Les réseaux de franchise : bien qu'ils ne comptabilisent que 2 000 points de vente, ils captent près de 30% du marché de l'optique en valeur. Les principales enseignes sont Alain Afflelou (750 unités) et Générale d'Optique (600 unités). Leur chiffre d'affaires moyen se situe autour de 850 000 euros.
Les réseaux mutualistes : les mutuelles constituent des réseaux d'opticiens agréés avec lesquels elles négocient des tarifs et déterminent les conditions de prise en charge. Les 750 points de vente mutualiste réalisent moins de 10% du marché des opticiens.
Les acteurs de l'e-commerce : la libéralisation du marché des opticiens sur Internet a mené à l'arrivée de pure player. Toutefois, leur modèle économique a évolué avec le développement, par ces acteurs, de réseaux physiques de points de vente. Acteurs historiques, Happyview a fermé son site en 2019 et Sensee a mis fin à ses activités en 2020.
2019
12 245 (1)
2019
6,532 Md€ (2)
2020
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
106,3 (3)
117,2
109,4
104,7
103,0
100,0
96,6
95,2
92,9
89,9
76,8
(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2019 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2019, Commerces de détail d'optique.
(2) Source : Insee, Esane, Commerces de détail d'optique.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Commerces de détail d'optique.
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Maëlys Le Coz
Dev
Article mis à jour le 14 avril 2022
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